Bonjour à tous!
Je vous présente aujourd’hui le phénomène climatique connu sous le nom de “Tsuyu” en japonais, saison des pluies, en version française.
Beaucoup d’entre nous connaissent les saisons des pluies attribuées au sud-est asiatique mais peu souvent on s’imagine le Japon en proie au même climat.
Un petit exemple pour illustrer l’état des lieux: du linge, essoré correctement et pendu à l’abris mettra en moyenne deux à trois jours pour être totalement sec. Il va sans dire que vivre dans un climat pareil donne envie d’inventer l’air conditionné.
Ah. C’est déjà fait, me dit-on.
La saison des pluies, qui dure près de deux semaines, s’établit en général autour du mois de juin mais s’est présentée en avance cette année.
À Aso, dans la caldeira, la saison des pluies s’accompagne de grands vents et sans aller jusqu’au typhon, il peuvent tout de même atteindre des vitesses supérieures à 110km/h.
Le danger est d’autant plus réel dans les montagnes peuplées de cèdres japonais, car avec leurs racines très fines, ils favorisent la pénétration de l’eau dans la terre et par là même le risque de glissement de terrain.
Chaque année au Japon, des villes entières sont sous eau et les habitants voient leurs maisons transformées en rivières et leurs biens partir à la dérive.
Cette année la saison des pluies est arrivée avec trois semaines d’avance.
Certains fermiers ayant déjà démarré la plantation de leurs rizières retrouvent leur pousses sous eau.
Les rizières ressemblent à des lacs et le riz, se retrouve dans une vraie piscine à vagues.
Les rizières sont bien sûr des piscines en temps normal mais quand l’eau afflue sans moyen de d’écoulement, cela représente un danger pour les récoltes ainsi que pour les terres.
Le riz, bien précieux au Japon, est d’autant plus apprécié quand on sait le travail intense que cela représente…
Petite Introduction.
Début mai: Les graines de riz germées sont plantées soit par machine, soit à la main dans de tout petits pots prêts pour la plantation au tracteur. Recouvertes de baches chauffantes dans de grandes serres, les pousses démarrent leur croissance en moins d’une semaine.
Par la suite, arrosées à intervals réguliers; les pousses sont élévées sous serres jusqu’à la plantation en rizière. Cela peut prendre jusqu’à un mois, les pousses attaignant alors entre 12 et 15 centimètres. En fonction du climat local, à Aso cela dépend fortement de l’altitude de chaque rizière, la plantation se fait entre la mi-juin et la mi-juillet. La récolte du riz se situe entre fin la septembre et la mi-octobre, encore une fois, selon le climat.
La culture du riz se fait souvent en famille, ou par petits groupes d’agriculteurs.
Leur récoltes sont rassemblées par les grossistes dans beaucoup de cas mais le travail est vraiment artisanal. Les tracteurs étant coûteux, ils coopèrent et achètent leurs machines en commun, beaucoup d’étapes dans la production du riz se font à la main.
Il n’est pas rare de voir des enfants aider leurs parents autour des rizières lors de la plantation et de la récolte.
Comme c’est un art fermier qui se perd, les écoles des alentours d’Aso organisent aussi la plantation à la main pour les plus jeunes, afin de faire perdurer cette façon ancestrale de cultiver le riz. Les enfants sont invités à cultiver plusieurs sortes de riz, de différentes couleurs et suivent la croissance de celui-ci à la trace. Depuis sa plantation, pieds nus dans la boue, jusqu’à la récolte à la faucille, des mois plus tard.
Même lors du travail à la machine, les pousses restantes sont utilisées en ajout à la main. Les rizières en terasse sont parfaites pour s’adonner au jeu du lancé de riz:
Du niveau supérieur on lance d’une main ferme les pousses pour combler les vides que le tracteur ne peut pas atteindre. Les rizières anciennes sont de toutes les formes, rondes, triangulaires, ce qui laisse la place pour ce petit moment de détente à la fin d’une longue journée de travail au soleil…
Après la saison des pluies, vient l’été, chaud et humide, comme il se doit. Ce qui favorise la croissance du riz, des tomates, et des asperges à Aso. Rendez-vous en octobre donc, pour la récolte, en espérant que la saison des typhons ne nous joue pas de trop vilains tours.
Nathalie