Bonjour à tous,
C’est une grande nouvelle que celle-ci, le Yudamari ou lac de gaz chauffé par le magma en dessous de celui-ci, est de retour dans le cratère du Nakadake.
En arrivant près du cratère, c’est un véritable décor de film de science fiction des années 80.
Les bunkers ont été reconstruit après la dernière éruption en 2021, pour assurer leur stabilité.
Il y a encore des travaux en cours pour reconstruire l’infrastructure près du cratère, travaux qui, en cas d’une nouvelle éruption seraient à refaire encore et encore.
Aso est un exemple frappant de cette reconstruction permanente qui rythme la vie au Japon. À chaque tremblement de terre conséquent, des bâtiments sont reconstruits par centaine.
À Aso, c’est surtout le haut des montagnes, le pourtour du cratère qui est en danger en cas de petite éruption.
Les roches qui entourent le cratère du sommet du Nakadake sont très denses et de toutes sortes. Le musée du volcan, à Kusasenri, la plaine toute proche explique en détail ces différentes roches issues des différentes éruptions successives qui formèrent les monts Aso.
Voici donc le fond du cratère, qui a retrouvé sont lac phréatomagmatique habituel. D’une couleur grise en ce moment, il se colore de bleu, de vert en fonction des gaz toxiques qui le traversent. Dioxyde de sulfure, souvent, ou de carbone (CO2/SO2 -SO2/H2S).
Ces gaz sont mesurés en permanence et par tonne à la journée, puis des rapports annuels très détaillés (mesures toutes les 2-3 semaines) se trouvent sur internet, malheureusement en uniquement en japonais.
Des rapports concernant le lac de gaz du cratère sont aussi réalisés à intervals réguliers et les données sont scrupuleusement étudiées sur des dizaines d’années maintenant.
Il fût un temps ou les restrictions autour du volcan étaient quasiment non-existantes et les anciens d’Aso se souviennent même descendre dans le cratère pour aller manger leur bento, ou boîte de picnic japonais.
Aujourd’hui c’est impensable, beaucoup de règles de sécurité sont en place.
Il s’agit évidemment de règles résultant d’accidents déplorables sur le site, mais notons qu’en plus des barrières et des indications de la concentration de gaz sur le site du cratère, il convient de considérer sa santé quand on visite le cratère.
Ceux qui parmi nous, souffrent d’asthme en particulier, risquent beaucoup en s’approchant du cratère.
Une légère augmentation des gaz fait tousser la plupart du public et c’est une raison amplement suffisante de limiter l’accès en cas de vents contraires ou d’un niveau élevé des gaz.
La création du lac dans le fond du cratère est un phénomène qui démontre la stabilité du volcan. Les gaz sont quelque peu contenus en ce moment, mais cela peut changer d’un jour à l’autre. Ce qu’on appelle la stabilité dans un environnement volcanique actif est toujours à prendre avec des pincettes.
La démarcation de la nature qui entoure le volcan se voit très bien en été car le peu de plantes verdissant le haut des monts Aso sur les plateaux disparaît peu à peu et le paysage se transforme, devenant volcanique et désertique. C’est une vue particulière, un endroit spécial ou la nature démontre les forces qui s’oppose, la réalité du volcan et sa beauté.
Je vous laisse ici en espérant que votre été vous laisse profiter d’un temps au beau fixe, Aso devrait peu à peu sortir de la saison des pluies. Enfin!!
À bientôt, sur les hauteurs d’Aso, pour de nouvelles aventures!
Nathalie
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L’approche au cratère peut se faire à pied, en bus ou en voiture. Le dernier parking est situé littéralement à côté du cratère. Voici le lien vers google maps: